17/11/2016

La sécurité....Gratuité, video-surveillance...Coup de comm'

Avant tout, il est bon de préciser que notre groupe est favorable à l’intervention de la Région pour la sécurité des Auvergnats et des Rhônalpins dans le cadre de ses champs de compétence.
C’est d’ailleurs le sens de l’appel fait à plusieurs reprises par le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve pour la mobilisation de tous et particulièrement des collectivités pour garantir la sécurité des Français.
Pour autant, il y aurait beaucoup à dire sur cette délibération un peu fourre-tout dans laquelle on retrouve ce qui fait aujourd’hui un peu la marque de fabrique de l'action du président : impréparation, coups de comm’ et visées clientélistes.

Le niveau de réponse aux nombreuses questions posées en commission sécurité du 9 novembre a révélé le manque de préparation et d’anticipation sur ce sujet.
D'abord, force est de constater qu’entre les promesses de campagne et l’application concrète du « bouclier sécurité » que vous aviez promis aux Auvergnats et aux Rhônalpins il y a un GAP. On notera a quel point les objectifs ont déjà diminué. Quid du fonds de dotation pour la sécurisation des sites SEVESO ? De la mise en place, dès janvier 2016, d’une police ferroviaire dédiée ? Oubliés comme les portiques dans les lycées.

Le « bouclier sécurité » a tendance à ne se résumer qu’à un financement de
vidéosurveillance. Il serait bon de rappeler que la vidéosurveillance en soit n’est pas une politique mais un outil qui contribue à la résolution d’affaires de délinquance.

En permettant la gratuité dans les TER pour les forces de sécurité intérieure,
ceux-là même pourraient faire de la prévention et de la médiation. Sauf qu’il s’agit de fonctionnaires qui ne seront pas identifiés comme tels et en dehors de leurs heures de service et de leur ressort de compétence territoriale. Il est donc inventé le concept de fonctionnaire corvéable à merci, partout, tout le temps.

L’impréparation assez flagrante autour de cette délibération s’explique par une volonté
permanente du coup de comm’ preuve en est puisque la presse s'en est déjà fait l'écho avant même que notre assemblée ait pu débattre de cette délibération. Cela en dit long sur l’intérêt porté par l président au fonctionnement démocratique de notre institution.

Après avoir contribué sous l’ère du mentor Sarkozy à dépouiller les forces de l’ordre avec la RGPP (Révision Générale des politiques Publiques) qui a notamment conduit à la suppression d’environ 13 000 postes de policiers et de gendarmes, Laurent Wauquiez se pose soudain en défenseur de la sécurité. Quelle ironie !
Une grande partie de l'intervention régionale pour la sécurité, notamment celle qui concerne le ferroviaire , et prolonge ce qui avait déjà été initié par la précédente majorité :
- la vidéosurveillance dans les TER, 70% des rames de Rhône-Alpes en sont déjà équipées
- un centre de supervision régional à la gare de la Part-Dieu, il existe déjà puisqu’il permet de visionner les caméras de la Part-Dieu et de Saint-Etienne Chateaucreux (C’est en tout cas, ce qui a été dit en commission)
- Des caméras de vidéosurveillance dans les gares, toutes les dernières rénovations en Rhône-Alpes ont fait l’objet de mise en place de tels équipements.

Seule nouveauté : la gratuité pour les forces de sécurité intérieure dont il a déjà été question.

Pourquoi eux seuls ? C’est maigre.

Concernant le soutien aux communes pour l’installation ou le développement, de systèmes de vidéosurveillance dans les espaces publics autres que les gares et les lycées, il est clairement hors des compétences régionales.

Pour financer la mise en place ou le développement d’un système de vidéo-protection visant à conforter la sécurité de leurs espaces publics, les communes bénéficient déjà d’une aide soutenue de l’Etat au titre du Fonds Interministériel de Prévention de la Délinquance (FIPD).

Mais le plus gênant est le manque de précision en particulier sur les critères d’attribution. Et là encore, aux questions posées en commission, peu ou pas de réponse. Cela laisse sérieusement planer un doute de visée clientéliste.

Malgré le caractère bricolé de cette délibération, nous voterons POUR les points de cette délibération qui permettent, comme indiqué, de conforter des actions préexistantes notamment sur les compétences régionales. Et CONTRE les points I.3) (soutien aux communes pour l’installation ou le développement, de systèmes de vidéosurveillance dans les espaces publics autres que les gares et les lycées, clairement hors des
compétences) et II.4) (la gratuité pour les forces de sécurité intérieure dont il a déjà été question).