16/12/2016

Le budget régional 2017


Les conseillers régionaux de la majorité de droite ont voté comme un seul homme le budget 2017 de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
Si Laurent Wauquiez claironne sur tous les toits à grand coup de communication, les économies faites au Conseil régional, il se garde bien de préciser que ces coupes budgétaires ont un impact sur les forces vives de la Région.
Ce ne sont pas les fonctionnaires et l’institution qui supporteront le plus gros des restrictions budgétaires comme le Président de Région veut le faire croire, mais les demandeurs d’emploi, les jeunes, les associations, etc.

Qui va payer la facture des arbitrages budgétaires du Président Wauquiez ?

Les demandeurs d’emploi
L’année 2016-2017 aura été une année quasi blanche en matière de financement des formations par la Région.
Arrêt des commandes de formations, suppression de la moitié des formations des demandeurs d’emploi, suppression des politiques de raccrochage, etc.
Les missions locales, pourtant acteurs essentiels de l’insertion professionnelle et sociales des jeunes sur nos territoires, ont également vu leurs aides fondre.
Ce sont 40.000 chômeurs de longue durée qui paient les choix budgétaires et politiques de la majorité en divisant par deux le nombre de formations et en réduisant les budgets qui leur sont destinés.
Dans le même temps, Laurent Wauquiez a refusé d’appliquer le plan de 500.000 formations supplémentaires pour les chômeurs peu qualifiés initié par l’Etat.
Notre groupe a déposé un amendement demandant un effort conséquent de 40 millions d’euros envers les demandeurs d’emplois pour rattrapé le retard accumulé cette année, amendement rejeté.

L’environnement
Moins 30% pour les associations environnementales, et ce n’est qu’un début.
Deux Parcs Régionaux sacrifiés parce que « l’environnement, ça commence à bien faire », dixit Laurent Wauquiez

Les communes et collectivités rurales
En 2016, sur les 10 millions d’euros du Plan Ruralité, seuls 903.493 euros ont été consommés.
Sur les 10 millions d’euros du plan Bourgs Centres, seuls 32.000 euros ont été consommés.
Laurent Wauquiez avait promis de redonner l’argent aux territoires, c’est tout l’inverse qui s’est produit !
A cela vient s’ajouter la suppression dans anciens CDDRA et contrats Auvergne + qui a conduit au licenciement de centaines de personnes apportant de l’ingénierie aux territoires. L’année 2016 est une année blanche pour les territoires ruraux.

Notre groupe a proposé un amendement au budget 2017 qui visant à réintroduire les sommes promises pour soutenir l’ingénierie et les territoires ruraux. Notre amendement, comme 2/3 des autres, a été retoqué sans raison valable par Laurent Wauquiez et ne sera donc pas examiné en Assemblée plénière.

Les acteurs de la culture et, par extension, les citoyens
En un an, la politique culturelle de la Région a été mise en charpie.
Plus d’une trentaine de festivals ont vu leurs aides baisser voire disparaitre avec des baisses s’élevant à plus de 300.000 euros.
Mêmes conséquences pour la médiation culturelle dont les aides ont baissé de plus de 500.000 euros.
L’exécutif a même supprimé unilatéralement l’agence culturelle le Transfo basée à Clermont sans proposer la moindre alternative et en mettant au chômage une dizaine de salariés qui attendent encore la prise en charge de leur licenciement économique.
Cette année encore, Le budget des activités artistiques et culturelles baisse de 10%
Notre groupe a proposé un amendement de 2,6 millions d’euros au budget 2017 afin de réaffirmer l’ambition culturelle de la Région, amendement rejeté.

Les jeunes et les étudiants
L’Exécutif fait les poches aux étudiants boursiers en réduisant de 8 millions d’euros le soutien à leur autonomie. Plus d’aide à la mobilité, à la santé, à l’accès au restaurant universitaire, etc.
Notre groupe a proposé un amendement au budget 2017 visant à réintroduire cette somme au profit de la politique d’enseignement supérieur.
Notre amendement, comme 2/3 des autres, a été retoqué sans raison valable par Laurent Wauquiez et ne sera donc pas examiné en Assemblée plénière.

Les associations d’intérêt régional (Agriculture bio, Associations environnementales, Education populaire, etc.)
Associations environnementales (FRAPNA, LPO, etc.), Planning Familial, Missions Locales, Associations historiques de promotion de l’Agriculture bio, associations d’éducation populaire, ces structures associatives d’intérêt régional ont subi de lourdes baisses de leurs financements cette année qui ne sont bien sûr pas rétablies dans ce budget.
L’arrêt brutal des aides, subventions et Conventions Pluriannuelles d’Objectifs (CPO) par la Région, souvent concomitamment avec le retrait d’autres collectivités, a provoqué sur tous les territoires une vague de licenciements massifs. De nombreux emplois sont encore menacés, certaines structures restant encore dans l’incertitude quant à la poursuite du soutien des collectivités territoriales.
Notre groupe a ainsi proposé la mise en place d’un fonds de soutien aux associations d’intérêt régional doté d’un capital de 3 millions d’euros qui a été rejeté en Assemblée, amendement rejeté. 

Nous avons bien sûr, voté contre ce budget.

15/12/2016

Un budget 2017 amputé de 46% de ses amendements et de 100% des pratiques démocratiques »

L’Assemblée Régionale d’Auvergne Rhône-Alpes d’aujourd’hui s’annonce, une fois n’est pas coutume, mouvementée.
A l’ordre du jour : le budget primitif 2017 et ses amendements.
Et ce n’est pas moins de 41 amendements déposés par l’opposition de gauche et écologiste qui ont été déclarés irrecevables par Laurent Wauquiez :
  • 14 pour le groupe Socialiste, Démocrate, Ecologiste et Apparentés
  • 13 pour le groupe du Rassemblement Citoyen, Ecologiste et Solidaire
  • 11 pour le groupe du Parti Radical de Gauche
  • 3 pour le groupe de l’Humain d’Abord – PCF - FDG
Évidemment, rien à déclarer du côté des groupes de la majorité : les 3 amendements de l’UDI et l’amendement unique du Modem figurent bien dans la liste des amendements soumis au vote.
Les Républicains ne se sont pas donné la peine de faire des propositions.

C’est du jamais vu dans notre collectivité. Le vote du budget et le débat qui l’entoure sont des moments cruciaux pour notre démocratie régionale. Aujourd’hui, ce débat est privé de 46% des amendements qui ont été déposés en bonne et due forme ce lundi midi. L’opposition ne peut qu’y voir une nouvelle fois, l’arrogance et le mépris du Président de Région.

Le droit d’amendement est un droit fondamental pour les élus. Il est piétiné allègrement par la majorité régionale sans aucune justification tenable : les arguments développés pour le refus des amendements sont applicables de manière aléatoire (si l’on suit l’argumentation du refus, la plupart des amendements acceptés auraient dû être déclarés irrecevables) et ne s’appuient sur aucune base légale.

C’est à se demander si Laurent Wauquiez n’a pas feuilleté le catalogue politique des amendements déposés, puis choisi les sujets qu’il voulait voir inscrits à son ordre du jour, tout en mettant sous le tapis les sujets qui fâchent (dotation lycées, A45, Illico Solidaire…).
Les groupes SDEA, RCES, PRG, et PCF déposeront dans les 2 mois un recours pour excès de pouvoir auprès du tribunal administratif de Lyon.